on ira... voir ailleurs

on ira... voir ailleurs

De la mer Noire au détroit d Hormuz.

De la mer Noire au détroit d Hormuz, embarquez avec nous dans 14 m2 pour trois semaines et 3700 kms.

 

De la mer Noire à la frontière Iranienne....

 

Le 21 octobre, nous quittons Rize et ses plantations de thé,  nous avions à ce moment là qu une seule idée en tête,  la frontière Iranienne à environ 700 kms.

Nous savions qu il fallait franchir plusieurs cols à plus de 2500 m d altitude,  ce que nous ignorions,  c est qu on allait rencontrer pratiquement 700 kms de travaux. Les turcs construisent une liaison autoroutière entre Rize et Erzurum. Les travaux sont titanesques,  une route defoncée, beaucoup de poussière,  des centaines de camions qui ralentissent notre avancement. Durant cette longue et pénible descente vers la frontière Iranienne,  nous avons quand même apprécié la ville d Erzurum, a 2000m d altitude,  c est une ville station de ski, avec deux tremplins de saut a ski, une patinoire et de belles infrastructures pour skier. Nous quittons cette ville en milieu d aprem, vers 18h nous traversons une autre ville, plongée dans un nuage de poussière,  les rues sont sales, des chiens errants par dixaines,  nous sillonons les rues dans l espoir de trouver un endroit calme pour passer la nuit.

Au milieu d une petite avenue, une immeuble avec un beau parking devant, nous entrons,  on se gare. Dans le hall du batiment, a demi éclairé,  une silhouette nous observe, sans faire un geste, immobile telle une statue.

Est ce bien réel ?

En l espace d un dixième de seconde, la silhouette disparait, les enfants crient, il faut dire que les lieux ressemblent à un hopital psychiatrique désaffecté.

Courage fuyons ! Et bien non. Courage sortons !

Allons voir cette silhouette. Nous sommes en fait sur le parking de la mairie, la silhouette un simple policier municipal qui nous salue, nous passerons une très bonne nuit sur ce parking.

Le lendemain, c est la dernière ligne droite avant la frontière,  les 300 kms restant à faire sont pas très agréables, les villes et villages sont très sales, poussière,  boue, et pour la première fois depuis le début du voyage, des enfants nous demandent de l argent, nous refusons, ils n hesitent pas à nous lancer des pierres contres le camion. On apprendra un peu plus tard qu il sagit de refugies kurdes qui dorment sous des tentes au bord des routes.

Dogubayazit, dernière ville avant la frontière, nous y sommes en fin de matinée,  le 27 octobre. On doit y faire le plein d eau, magali et fanny doivent se preparer a mettre leur voile.

Nous n avons plus trop de gasoil dans le réservoir,  mais d après mes calculs on doit pouvoir passer la douane et faire le plein en Iran,  marre de payer 1, 40 euro le litre de gasoil.

A l interieur du camping car, nous sommes prêts,  il est 13h, on roule, la frontière n est plus qu a 2 kms, au bout d une interminable ligne droite.....

Et pour la deuxième fois depuis le début du voyage, panne de gasoil (la première fois c etait en Toscane).

Pas de pompe a gasoil au poste frontière,  que faire ?

Un  chauffeur de bus s arrête et m emmène acheter du gasoil de contrebande, a tout juste 100m du poste frontière.

13h45, nous sortons de la Turquie, 100m plus loin, l Iran.

 

L Iran

 

Devant nous, un grand portail, fermé,  cadenassé,  de l autre côté,  pas un iranien. Nous sommes là,  avec 3 minibus turcs, chargés de pots de tomates, des laques pailletées,  des pots de Nutella.

14h45, le portail s ouvre, nous rentrons en Iran, il y a des policiers, des militaires, et la police islamique.

Un policier en civil s approche,  me propose son aide dans un parfais anglais, nous sommes les seuls touristes ici..

Il me dit tout de suite dans un ton assez directif :

Dans mon pays, vous devez acheter une plaque d immatriculation iranienne,  coût 100 euros, vous devez avoir une assurance pour le vehicule, et surtout si votre camion roule au diesel, payer une taxe de 175 euros..en Iran, jusqu en 2013, seuls les vehicules diesel devaient payer une taxe, communément appelé yellow card. Je savais que cette yelow card n etait plus d actualité,  et donc plus obligatoire, mais que dans le doute il fallait leur faire croire que notre vehicule roulait a l essence.

Je lui dis alors que mon camion roule a la benzine (essence), que les plaques d immatriculations ne sont pas obligatoires, et que pour l assurance je comptais en prendre une.

Un militaire s approche,  armé d une mitraillette,  et me dit avec un air méchant,  votre camion, not benzine, diesel.

Je lui reponds, oui diesel devant la menace..

S ensuit de multiples va et vient dans différents bureaux, des signatures, des interrogatoires stupides, le nom de mon père, 2h de démarches.

Vient ensuite la fouille du camping car par la police, l armée,  la police islamique, rien à déclarer,  pas d alcool...

2h pour passer 2 des 3 postes frontières,  le policier est toujours avec nous, il monte a mes côtés pour nous conduire au dernier poste et acheter l assurance.

D un coup revient sur le tapis la fameuse yellow card et les 175 euros de taxes, mais il dit qu il peut nous aider moyennant 50 euros, magali s énerve,  le met dehors du camping car et me demande de courir au dernier poste frontière.

Je montre mes passeports au garde, le policier lui parle en perse, je ne comprends rien a la conversation,  je demande au garde, can i go in your country ?  Il me sourit et m ouvre la barrière, nous entrons en Iran, le policier nous court derrière en nous réclamant 20 euros, pas de bakchich aux policiers frauduleux.

Quelques minutes plus tard  nous traversons la première bourgade, on doit faire le plein de gasoil, 183 litres pour 18 euros, quel moment agréable n avec en sus le sourire et un welcome in iran.

Le soir même,  après une petite heure de route,  nous nous arrêtons dans un petit village pour dormir, notre première soirée en iran, notre première nuit en iran.

On stoppe le camion au fond d une impasse, au calme, la rue est en terre, de chaque côté de petits caniveaux qui récupèrent les eaux grasses des maisons.

Nous sortons, il y a une femme au pied de sa porte, un homme en mobylette arrive, puis des enfants, tout va très vite, nous discutons, un homme nous offre un melon, les enfants jouent. Nous sommes aussitot invités dans une famille, cette famille est en deuil, ils viennent d enterrer le papa. Je mange avec les hommes, magali avec les femmes, malheureusement pour elle, aucune ne parle anglais, soirée pas évidente pour magali. De mon côté,  totalement différent puisque pratiquement tous les hommes parlaient anglais, j etais un peu l attraction, j ai passé une excellente soirée en leur compagnie.

Le lendemain matin reveil, direction la boulangerie,  du bon pain frais, et lorsque j ai voulu payer, on m a dit, no money for you, it s free.

Quelques minutes plus tard, au peage de l autoroute,  le guichetier m a dit, no money, welcome in iran..cela se reproduira tout au long de notre sejour en iran, avec en plus des centaines de bienvenues, des coup de klaxons amicaux,  des pouces levés.

Téhéran et sa circulation, un truc de fou..rigolo, dangereux,  très dangereux par moment,  surtout en tant que piéton. Nous avons trouvés un endroit sympa pour dormir, en s imposant un peu, le parking d un hotel de luxe, en plein centre, dans un magnifique parc, l hotel Laley.

Au programme,  musée du tapis, musée des joyaux de la couronne,  le bazar..

3 jours à teheran, fatiguant, épuisant,  nous partons pour Abynaeh, gros village en pisé 400 kms au sud, a 2000m d altitude,  classé au patrimoine mondial, et pas une boutique, pas un seul bibelot venu de chine, la vie a l etat pur, tellement rare.

300 kms plus au sud, la superbe ville d Ispahan,  sa place, quand même 500m sur 150m, un endroit très sympa ou il fait bon flaner,  mais aussi ses mosquées,  ses grandes avenues, ses immenses parcs, ses palais et ses ponts enjambant un fleuve a sec.

Le deuxième jour, en cherchant un resto, nous prenons un taxi désespérés, très peu de restaurants,  pas de supermarket, on tourne en rond presque 2 h, rien, les iraniens mangent très rarement au resto, il y a très peu de touristes,  donc pas de resto. Le chauffeur de taxi nous dépose au bord du fleuve, c est l affluence, des milliers de personnes, que se passe t il , une fête ?

Quelle belle surprise en sortant du taxi, le fleuve coule, 5 ans que les habitants d Ispahan attendaient cela, nous avons de la chance d être la au bon moment,  a priori, les autorités du barrage en amont ont ouvert les vannes pour 2 mois, après ce sera de nouveau sec pour plusieurs années.

400 kms plus au sud, Yazd, dont la vieille ville est tout en pisé,  des rues étroites,  souvent couvertes de toit en pisé pour se protéger de la chaleur en été,  des tours a vent pour rafraichir les maisons, très sympa de se promener dans ce dédale de ruelles.

Un matin, avec samuel, nous nous levons à 5h30, direction la salle de force, seuls dans les ruelles qui s eveillent avec mon fils, un merveilleux moment.

Une salle de force ici est l équivalent d une salle de sport en france, ici seuls les hommes peuvent entrer. Une salle ronde, située toujours au dessus d une enorme réserve d eau souterraine,  et au dessous d énormes toues a vent, la moindre brise s engouffre dans ces tours, descend jusqu au niveau de l eau, puis remonte le long des parois pour venir rafraichir la salle de sport, 19 degrés toute l année dans la salle.

La séance commence a 6h, sous les rythmes des percussions et de chants religieux, le chanteur rythme la seance en tapant sur une cloche pour chaque changement d exercices, du sport en musique, des prières pour remercier dieu d être la. Très impressionnant a vivre....on finira tous autour de la fameuse tasse de thé,  et surtout dans la bonne humeur.

Nous décidons ensuite de descendre voir le fameux desert de Luts, on indique l oasis de Shaadad, a 500 kms de Yazd, plein sud, c est quasiment sur notre route, juste un peiti détour de 70 kms.

Le soucis, c est que ces 70 kms sont une petite route cabossée,  un cols a 3000m....le desert est là,  nous apercevons les dunes en arrivant a Shaadad, les payasages sont grandioses, immenses, du coup, nous ferons presque 70 kms de plus dans une immense plaine pour arriver aux dunes. Dunes, qui en fait ne sont pas des dunes de sable, mais une espèce de roche rouge friable, l endroit est tout de même magnifique,  on va dormir ici, il y a en plus au bout de cette route isolée de tout, une pension..

Aprés rien, le desert jusqu a l Afghanistan,  une zone ou le trafic de drogue est présent,  une zone disons sensible..

A quelques mètres de la pension, un homme nous dit de faire demi tour immédiatement,  il y a des hommes armés...juste le temps de prendre une photo et l on  fait demi tour, et là,  devant nous, a 500m environ, un groupe d hommes marchant au milieu de la route..

Mag nous dit, ils ont des armes, ils viennent droit sur nous. Pas d autrd route possible que cette étroite voie, on peut pas aller a la pension, il y a la bas dew hommes armés aussi, on  avance doucement. Mag demande aux enfants de se cacher derriere, durant une trentaine de secondes, c est un peu la panique a bord.

Nous arrivons a leur niveau, ils sont une centaines, des hommes encadrés par des militaires armés,  ils nous saluent....on file au plus vite....es ce des prisonniers, des hommes politiques que l on  protege ?

Nous n auront jamais la réponse...

Il est tard la nuit tombe, nous decidons t entamer notre descente vers le détroit d Hormuz, 600 kms plus au sud, pour prendre un ferry pour dubai.

L arrivée sur bandar abbas et le detroit d Hormuz est belle et impressionnante, a 40 kms de la mer, nous sommes encore a 2000m d altitude, la descente au milieu de milliers de poids lourds est très dangereuse.

Bandar abbas, le port de l Iran, ici arrivent des milliers de camions, ici partent des dixaines de ferry, des boutres enormes, chargés de légumes,  de fruits, d oeufs, de volailles,  du sable, du ciment, des plaques de marbre, enfin presque tout ce que l on  peut imaginer, direction dubai, car a dubai, ils ont le pétrole,  mais c est tout.

 

Le passage de la frontière Iranienne.

 

Nous avions rdv a 8h du matin au port.

Je suis descendu du vehicule pour faire signer mon CPD, c est en fait une sorte de passeport du vehicule, document indispensable, pour passer les frontières avec un vehicule hors CEE.

Le document est tamponné à l entrée et à la sortie, tout simple a priori.

Un homme vérifie le vehicule et me tamponne mon CPD, puis me dit, it s finish.

Genial, il est 8h15..un autre homme s approche et me dit qu il doit signer aussi, il verifie aussi le vehicule, enfin juste les plaques, ils ne rentrent pas a l interieur. Il appose aussi sa signature et me dit, it s finish...

Genial, il est 8h30...

Je leur demande ou je dois me garer, pour attendre l ouverture de la douane pour les passagers..il me reponds, pour le vehicule, il faut encore des signatures, beaucoup de signatures, beaucoup de temps, beaucoup de patience.

Cet homme avait raison, j ai passé 12 h dans les bureaux, de droite a gauche, de bas en haut, 12h pour avoir 20 signatures sur un bout de papier, sans qu une seule personne soit entrer fouiller le camping car.

Au final, vous vous retrouvez au fond du port, au beau milieu des caisses de volailles, dans un bureau puant au possible, et la un homme aux mains noires de saletés, verifie les 20 signatures puis vous tamponne un petit papier bleu anodin, ce papier vous permettant de monter sur le ferry..

Le camping car sur le ferry, ils nous restent plus qu a passer la douane, et la encore 2h d attente..finalement, 2h c est une broutille...

Le bateau quitte l Iran, nous sommes fatigués, moi je suis a plat, démotivé de voyager, surtout, que le lendemain, 6h de démarches nous attendrons a dubai...deuxieme enfer mais cette fois dans des bureaux climatisés...

Nous entrons a Dubai, nous sommes carbonisés, les batteries au plus bas....

 



16/11/2014
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